L’année 2020 touche à sa fin. Ce fut aussi l’année De Gaulle. Tout au long de cette année éprouvante, les multiples cérémonies et commémorations, les documentaires à la télé, ont fait revivre ce grand homme dont l’âme n’a peut-être jamais quitté la France.

Ces événements nous ont rappelés combien il est porteur d’espoir et de justice dans les moments difficiles.

Sur la photo, c’est Trianon-sous-Bois, tout au bout du Grand Trianon, l’aile que le Général de Gaulle avait aménagée pour recevoir ses hôtes et travailler dans le calme. Car il se confinait souvent.

Le livre « Un président chez le roi » que j’ai présenté au café littéraire en visio d’Amikal, en novembre, raconte le grand chantier que fut la restauration du Grand Trianon par le Général de Gaulle et André Malraux. Tout est détaillé : le choix du site, les démarches administratives, les travaux, le choix du mobilier par le Mobilier National, etc.

Et on arrive à des chapitres qui ont retenu mon attention : les invitations officielles au Château de Versailles.

Le Grand Trianon est inauguré le 10 juin 1966 (c’est la date de parution au JO de mon association Amikal ! sauf l’année bien sûr). Mais dès 1960, le Général de Gaulle décide de recevoir les hôtes en visite officielle au Château de Versailles pour montrer au monde la richesse patrimoniale de la France, après le terrible drame de la Seconde Guerre Mondiale.

Les premiers à être reçus au Château de Versailles furent, en 1960, les souverains de la Thaïlande, et Nikita Kroutchev, Président de l’URSS. Connaissant l’attachement du Général de Gaulle aux symboles (il ne fait rien au hasard), le choix de deux personnalités de l’Est comme premiers invités donne à réfléchir.

La troisième visite restera dans les annales de l’Elysée et de Paris Match : c’est la visite officielle du Président Kennedy et de son épouse Jacky, marquée par le somptueux diner donné dans la Galerie des Glaces. Paraît-il que c’est au cours de ce dîner que Jacky Kennedy a obtenu du Général de Gaulle la promesse d’envoyer la Joconde à New York (promesse tenue et ce sera un des sujets de nos prochains articles).

En 1962, le Général recevra le Prince Rainier de Monaco et son épouse Grace et en 1963, le roi du Maroc, Hassan II qui venait resserrer les liens entre la France et le Maroc.

En 1965, on recevra le roi du Danemark, Frédéric IX et son épouse Ingrid.

A partir de 1966 donc, les réceptions se feront au Grand Trianon et les personnalités y logeront dans des appartements aménagés pour les recevoir.

Le premier visiteur du Trianon fut le duc d’Edimbourg, époux de la reine Elisabeth II, en décembre 1966 suivi quelques mois plus tard en juin 1967 par le Premier Ministre britannique Harold Wilson. Les britanniques venaient persuader le Général de Gaulle d’admettre le Royaume-Uni dans le tout nouveau marché commun européen, ce que le Général avait refusé. Je trouve là qu’il est très dur avec les anglais qui ont été les grands alliés de la France et beaucoup ont payé de leur vie. Pourtant le Général de Gaulle n’a pas infléchi sa décision !  Eh oui, pour le Général, pas de sentimentalisme dans la politique et les affaires. Car il s’agissait bien de relations économiques et sur le plan de la stratégie politique et des affaires, les Anglais avaient une longueur d’avance. C’était déjà des concurrents redoutables qui auraient rapidement grignoter des places de marché aux Français en Europe. C’est ce que j’appelle les décisions chirurgicales. Comme il l’a fait avec l’Algérie. Ses successeurs, en particulier son adversaire de toujours, François Mittérand, est revenu sur ces deux positions et on voit aujourd’hui le résultat !

En février 1968, on recevra le Général Mohamed Aref, Président de la république irakienne.

Le dernier invité du Général de Gaulle sera en mars 1969, le Président Nixon.

Après le Général de Gaulle, entre 1970 et 1992, date du dernier dîner officiel en l’honneur de Boris Eltsine, il y aura 9 réceptions au Château de Versailles et 31 au Grand Trianon dont la reine Elisabeth II en 1971, reçue par Georges Pompidou, ainsi que Léonid Brejnev. Le roi d’Arabie Saoudite sera reçu par Valéry Giscard d’Estaing en 1978.

Le point d’orgue fut 1982 avec l’organisation du sommet du G7 par François Mittérand qui essuya les critiques de la presse et de son camp politique pour sa posture monarchique à l’opposé des valeurs de la gauche française. Avouez que c’était trop tentant de jouer les monarques à Versailles, après le chantier pharaonique du Pyramide au Louvre !

Le Grand Trianon sera rétrocédé par le Ministère des Affaires Etrangères en 2011 à l’Etablissement Public du Château de Versailles.

Trianon-sous-Bois se visite aujourd’hui en groupe privé. Lorsqu’il est possible de visiter la maison du Général de Gaulle et son mémorial, nous ne comprenons pas pourquoi Trianon-sous-Bois n’est pas ouvert au public.

Tara Soultana

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