Les détracteurs n’ont qu’à bien se tenir, Gustave Eiffel n’a pas lâché son projet contre la marée de protestations qui s’est levée devant les ébauches de la tour. Les opposants parmi lesquels se trouvent Guy de Maupassant, Charles Garnier, Alexandre Dumas fils, Leconte de Lisle, Victorien Sardou… Même Clemenceau affiche son désaccord, tout comme bon nombre de Parisiens comme les riverains du Champ-de-Mars qui craignent de voir ce « squelette de beffroi », comme l’appelle Verlaine, s’effondrer sur leurs maisons.
Dès son ouverture au public, les visiteurs du monde entier et les Parisiens qui, peu auparavant, la trouvaient encore « inutile et monstrueuse » et vouée au « ridicule absolu », la prennent d’assaut. Du 15 mai au 30 novembre 1889, l’exposition reçoit trente millions de visiteurs et il se vend plus de deux millions de tickets !
Œuvre qui se voulait éphémère et donc vouée à disparaître après l’exposition universelle, son concepteur a su rendre sa création indispensable. Il avait pressenti que la science pourrait la sauver du sort qui lui était promis. Il aimait réaliser des expériences dans son bureau-laboratoire, aussi le sommet de la Tour est-il truffé d’appareils mesurant la vitesse et la direction des vents, la température, les précipitations, la pression atmosphérique, etc. Il consigne scrupuleusement ses observations dans des carnets. Bien qu’il mène de nombreuses autres expériences, notamment sur la chute des corps et la résistance de l’air, la météorologie, dont il est un des pionniers, a sa préférence.
Extraits de l’article de Francis Gouge dans Office et Culture
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